On n’arrête pas mon envie de test rétro avec cette compilation des meilleurs souvenirs (ou les pires) du mois d’avril 2021. Au menu : de la SF, du cyber punk, de la justice sauvage et des naufrages. Alors, qu’est-ce qui vaut le coup que vous y jouiez ou non ? Attention, moteur… Action !
Lost Planet : Extreme Condition (Xbox 360, 2006)
Sur EDN-III, il fait froid, et la planète fourmille de sales bêtes appelées Akrids. C’est aussi la guerre entre colons depuis longtemps. Vous êtes Wayne, un gars se réveillant amnésique après le prologue du jeu, sauvé par des pirates. Vous allez vous battre à leurs côtés contre Nevec, corporation militaire qui veut raser la planète. Bien qu’un twist sympa intervienne aux deux tiers, l’histoire est une excuse pour vous faire courir dans la neige, shooter du streum et piloter des VS, des méchas assez cool.
Après le sympathique Lost Planet 3, j’ai découvert Lost Planet, le vrai, sorti sur PS3 et Xbox 360. Le gameplay est dynamique, les boss énormes, et le grappin permet de faire le kéké. La thermo-énergie n’est pas de la monnaie ici, mais se récolte pour vous régénérer et rester en vie. Si votre compteur arrive à zéro, le froid va rapidement vous tuer, d’où la nécessité de flinguer de la piétaille et des citernes pour survivre. En conséquence, Lost Planet est répétitif et linéaire malgré des arènes immenses, souvent prétextes à affronter des boss impressionnants. Comme il est court, on n’a pas le temps de regretter.
Ce test rétro a été sympa. Le jeu tourne bien, mais est-il toujours top quand on le découvre en 2021, sans nostalgie ? Meh. Le doublage est tordant et ses persos ont un design « so Japan » digne d’un anime. Le stun chez votre personnage est également très prononcé, ce qui frustre souvent. Trois VS vous ont chopé et vous pilonnent au lance-roquettes ? Allez prendre un café, car vous allez sûrement décéder sans pouvoir bouger. Enfin, le boss final est juste irritant, LP devenant subitement Zone of the Enders, en moins maniable. Si vous voulez quand même essayer, il est aussi sur PS3 et rétrocompatible Xbox One.
The Punisher (PS2, 2004)
Après la bonne surprise Dredd vs Death, voici un nouveau test rétro sur PS2 surprenant agréablement. The Punisher (sorti aussi sur Xbox) a certes quelques défauts de gameplay, comme un perso un peu rigide, des checkpoints pas toujours bien placés et, encore une fois, un boss final gavant. Aussi, la difficulté grimpe en flèche dans la deuxième partie, mais au moins, vous pouvez modifier cela entre les missions.
Malgré tout, c’est du fun en barre. Le Punisher n’est jamais à court de vannes dignes de Schwarzy à ses heures de gloire. En plus d’un arsenal fourni, presque toutes les armes peuvent se porter en duo (comme le fusil à pompe, et là, oh Maman !). Le jeu est extrêmement généreux en exécutions sauvages, interrogatoires gratifiants et mises à mort inventives. Vous pouvez facilement prendre un gars en otage pour vous en servir comme bouclier. Enfin, les guests de renom s’y bousculaient déjà, avant que le MCU ne crée la hype autour de Black Widow, Iron Man, ou encore Kingpin.
Curieusement, épargner un type à la fin d’un interrogatoire trash (au lieu de le broyer, le brûler, etc.) vous fait perdre des points, utiles pour customiser vos capacités et armes dans le menu du jeu. Par contre, si juste après l’avoir épargné, vous le butez ou l’envoyez voler trois étages plus bas… vous gagnez des points ! À vous de décider, sachant que de toute façon, vous ne déboquerez pas toutes les améliorations au cours de votre première partie.
The Punisher a encore une sacrée cote puisqu’on ne le trouve pas à moins de 20 €. Il les mérite peut-être, pour avoir été un test rétro fun et plus riche qu’en apparence. Tout dépend de combien vous êtes prêt à payer pour assouvir vos bas instincts.
Syndicate (Xbox 360, 2012)
Dans Syndicate, vous êtes un mercenaire à la mémoire trafiquée et aux capacités dopées. Vous bossez pour un corporation cupide dans un futur dystopique, calqué sur Blade Runner et Ghost in the Shell. On va être clair : si Deux Ex n’existait pas, Syndicate ne le remplacerait pas. Mais en l’état, le titre d’EA a de quoi satisfaire vos envies de cyber punk, et de FPS rapide à boucler sans prise de tête.
Malgré tout ce qui a l’air complet et détaillé, Syndicate est très simple. Vous avancez et vous tirez, vous êtes doté de capacités spéciales rechargeables, et vous pouvez débloquer des compétences au fur et à mesure. C’est tout et ce n’est pas fou, mais ce n’était pas mal pour ce test rétro. Le jeu étant linéaire, vous pouvez vous en donner à cœur joie dans le démastiquage de vigiles et autres agents de sécurité. Vous avez la capacité de pirater les puces cérébrales de vos adversaires, ceci de deux manières : les faire se suicider et exploser, ou les retourner contre leurs semblables. À part ça, vous avez l’inévitable bullet time et une vision scanner permettant de voir à travers les murs.
L’histoire est simple et n’est prétexte qu’à flinguer, la fin ne donnant aucun sentiment de résolution au joueur malgré tout ce qui est arrivé. Il reste au moins le souvenir d’un gameplay correct, d’une esthétique soignée (malgré un abus de flou lumineux parfois limite aveuglant), et de plusieurs références au genre faisant sourire, comme le fusil « Kusanagi ». Et si vous jouez en VO, vous jouissez d’un sacré casting vocal (Bryan Cox, Rosario Dawson, Michael Wincott).
En résumé, Syndicate a de quoi occuper agréablement les weekend pluvieux. Rétrocompatible Xbox One, et également dispo sur PS3.
007 Legends (Xbox 360, 2012)
Après le portage minable du jeu Wii passable GoldenEye Reloaded, Activision a sorti Legends. Cette fois, il s’agit d’un jeu « original » pour PS3 et Xbox 360, rushé pour correspondre à la sortie du film Skyfall la même année.
L’unique intérêt de ce test rétro réside dans le concept. Alors que James Bond se noie au début de Skyfall, sa vie défile devant ses yeux. On rejoue alors à des mini remakes de ses aventures les plus emblématiques dans la peu de Daniel Craig. Franchement, toutes ne font pas l’unanimité replacées dans le contexte « moderne et réaliste » des Bond de Craig. Goldfinger, Au Service Secret de sa Majesté et Permis de Tuer sont les premiers chapitres. On éprouve un plaisir enfantin à arpenter les couloirs refaits de la réserve de Fort Knox, du repaire de Blofeld ou de l’usine de drogue de Sanchez. Mais après, le jeu nous envoie dans le palais de glace de Meurs un autre jour, puis dans l’espace avec Moonraker. De bons souvenirs, n’est-ce pas ?
Legends est aussi insipide à jouer que son prédécesseur. La jouabilité est juste potable, et l’IA des ennemis est digne de Call of Duty (à jeter, donc). Les « ajouts » ne servent à rien : votre téléphone en fait un peu plus, mais ne sert toujours que quand c’est scripté, et ni votre montre ni votre stylo lance-fléchettes ne relèvent le niveau. La physique des courses en voiture est risible, et le jeu vous inflige une dizaine de combats au corps-à-corps à base de QTE. Ah oui, et évidemment, les checkpoints se trouvent souvent aux endroits les plus frustrants.
Vous voulez fantasmer deux secondes sur ce que donneraient des remakes de vos Bond préférés ? Ne vous fatiguez pas. Regardez une vidéo sur Youtube à la place.
Unearthed : Trail of Ibn Battûta (PS3, 2013)
Farid et sa sœur Dania explorent une tombe égyptienne quand des mercenaires attaquent. Après s’être échappés, ils retrouvent Rasheed Al Kalabi. Il leur popose de suivre la trace de Ibn Battûta, grand explorateur berbère, quand un intrus vole les carnets du monsieur. Pas le temps de l’interroger qu’il est flingué et vous devez fuir la police. Une fois fait… À SUIVRE ! Parce que c’était prévu pour être la première partie d’un jeu sorti épisodiquement. La vie étant ce qu’elle est, et surtout la raison, ce truc horrible n’a jamais conduit à des lendemains meilleurs.
Unearthed est à Uncharted ce que House of the Dead, le film, est aux jeux dont il s’inspire : un cas d’école de tout ce qu’il ne faut pas faire, volontairement ou non. Ne coûtant que 75 centimes sur le store PS3, je me suis permis. Sa réputation le précédait depuis longtemps, et je voulais voir ça de mes yeux. Ce n’était pas une grosse perte pour un test rétro, mais honnêtement, il ne vaut pas dix centimes.
Chaque section est aussi différente que ratée. Plate-forme et exploration ? Les contrôles sont approximatifs, et les animations pires que sommaires. Tir ? Les flingues sont aussi peu précis que dans Kane & Lynch. Combat ? La moitié des touches ne répondent pas, et vous ne pouvez pas enchaîner les attaques. On finit par recourir à la technique du « j’avance pour feinter l’ennemi qui donne un coup de pied, je recule et contre-attaque, bis repetita. ». Poursuite en voitures ? Haha, la physique des véhicules ! Le seul moment jouable et plaisant est une fuite en quad où vous vous contentez de tirer… et ça dure deux minutes.
Se finissant en une heure seulement, Unearthed ressemble à peine à un jeu PS2. Pour être sorti en 2013 (deux ans après Uncharted 3 !), c’est un petit exploit en soi.
Pour finir sur une bonne note
C’est une bonne note sans l’être. J’ai pu jouer à Rage 2 sur Xbox One, et malgré quelques bugs techniques, je suis très content de ce test rétro. Le gameplay nerveux et bourrin, prototype de Doom Eternal, vous fait vous sentir puissant. On a envie de parcourir le Wasteland non pas pour en découvrir les secrets, mais pour dégommer tout ce qui bouge avec un arsenal et des pouvoirs toujours plus badass. Le titre de Bethesda est littéralement un bac à sable du massacre, où tirer et renverser en voiture est la seule et unique attraction… mais vous le faites de toutes les manières possibles !
Alors où est le malaise ? Eh bien, un satané bug peut vous refuser à tout jamais l’accès à la fin du jeu ! Si vous lancez la mission finale mais avez le malheur de vouloir faire une autre quête entre-temps, vous ne pourrez plus JAMAIS finir Rage 2, même en réinstallant tout ! Le portail à franchir restera éternellement fermé, et aucun correctif en deux ans n’a jamais résolu le problème. C’est incompréhensible, frustrant, et comme je n’ai pas l’intention de le refaire de sitôt, l’absence d’apothéose me restera comme un os en travers de la gorge. Un jour, peut-être…
Si vous ne faites pas la même erreur que moi, je recommande Rage 2 pour ses quinze heures de carnage en moyenne, certes un peu répétitives, mais totalement festives.