Los Angeles, 2028. Les machines de Skynet déciment peu à peu ce qui reste de l’Humanité. La ligne d’annihilation, constituée de Terminators, de Chasseurs Tueurs et de drones furieux, continue d’avancer. Vous êtes Jacob Rivers, dernier survivant de la division sud de la Résistance. Vous voulez rejoindre la division Nord, tout en protégeant un groupe de civils rencontré en chemin. Le problème, c’est que vous êtes sur la « top list » de Skynet, pas loin du célèbre John Connor. Et vos rencontres et actions à venir pourraient bien faire gagner la guerre aux humains. Le temps est compté…
C’est vrai que Terminator Resistance ne fait pas date dans l’Histoire des jeux vidéo. Mais il s’en est pris injustement plein la gueule pour des raisons qui ne sont pas sa faute. Déjà, il ne s’agit pas d’un jeu AAA, alors bye-bye la finition digne d’un Far Cry 5 ou du dernier Resident Evil. Ensuite, il s’agit d’un jeu à licence, et on sait que très souvent, tout le pognon passe dans le titre et jamais dans le jeu. Enfin, il a été vendu soixante balles à sa sortie chez nous. C’est juste une insulte pour tous les gamers qui se respectent, et qui savent vraiment dans quoi claquer leur thune (surtout ceux qui attendaient initialement Doom Eternal dans la même période). Bref, le jeu était voué à être « terminé » dès sa sortie. Il ne méritait pas ça.
Malade terminal ?
C’est vrai, quand on parcourt les deux premières heures de Terminator Resistance, on n’en voit que les défauts. Le manque de finition est flagrant. On constate des chutes de framerate, plusieurs textures sont pauvres et/ou répétitives, les animations sont sommaires, votre personnage donne l’impression de glisser sur le sol, les temps de chargement sont longs… Le titre aurait franchement gagné à être peaufiné et optimisé.
Et au niveau du gameplay, le jeu de Teyon n’a rien inventé. Prises d’avant-postes et seringues à la Far Cry, crochetage de serrures et système de conversation hérités de Fallout, monde apocalyptique semi-ouvert rappelant Metro Exodus… Si vous avez roulé votre bosse, vous avez vu cela ailleurs en plus beau et en plus poussé, d’autant que ce jeu-ci est assez linéaire. Pourtant, à mesure que l’on progresse et que l’intrigue se déroule, on se laisse toujours plus entraîner par Terminator Resistance, en particulier si l’on est fan de l’univers.
Terminator Resistance boucle la boucle
Terminator Resistance a beau être un petit jeu, c’est un des jeux à licence les plus réussis auxquels j’aie joués. S’il avait bénéficié du soin d’Alien Isolation, il aurait été un hit. Ou s’il avait été vendu à un prix « respectable » à sa sortie (disons 20 €), il aurait davantage valu l’investissement.
Parce que ce jeu est bien plus Terminator 3 que le désespérant Dark Fate, sorti en même temps au cinéma (je me demande qui du film ou du jeu a servi à faire de la pub à l’autre). Le titre de Teyon développe intelligemment la mythologie de la série à partir de détails qui ne parleront qu’aux vrais fans des premiers films, sans jamais verser dans un fan service gratuit. Et, sans surprise, les événements de Terminator Résistance servent directement (et efficacement) de prémices à Terminator 1 et 2.
La technique est pauvre, mais l’esthétique est soignée. De jour, Los Angeles rappelle Terminator Salvation. La nuit, le clair de lune perçant la brume radioactive nous plonge dans les films de Cameron. Il existe même différentes saveurs de T-800, dont des T-850, références au T3 de Jonathan Mostow. L’armement est un régal pour tout Termina-fan qui se respecte (« fusil plasma phase, 40 watts ! »), et les sons comme la bande originale ont l’air sortis tout droit des films. Bref, une telle fidélité, on voit rarement ça, encore moins dans un jeu Terminator.
Pour terminer
Pour apprécier Terminator Resistance, jouez en difficulté « extrême », pour avoir vraiment peur de vous faire repérer et aligner par un Terminator. Le jeu n’est pas dur, alors il vaut mieux relever le challenge. Les T-800 sont cons mais précis, et souvent nombreux. Quand vous aurez enfin le même équipement qu’eux, casser du métal sera un vrai bonheur ! Utilisez le système de puces électroniques pour accentuer les dégâts, la capacité et la stabilité de votre armement.
Une petite pensée enfin concernant l’écriture. Si vous prenez les bonnes décisions, vous verrez des scènes et des dénouements heureux. Certains mènent même directement aux films : être responsable du renvoi du T-800 de T2, ça rend fier. Et les personnages ont plus de profondeur qu’on ne s’y attend, notamment les deux rôles féminins principaux. Elles ont beaucoup de choses à nous révéler sur leur passé si l’on s’en prend la peine, et on finit par s’attacher à elles. Voilà encore un SCUD que je suis content d’envoyer à la tronche de Terminator Dark Fate…
LES + :
- L’un des meilleurs jeux à licence. Il s’insère très bien dans la mythologie des films originaux, et paie son tribut avec justesse et sans débordement.
- Personnages féminins intéressants.
LES – :
- Jeu techniquement daté.
- Il n’a rien inventé.
- Soixante balles à sa sortie ? Sérieux ?!