Dans Balle perdue, Lino (Alban Lenoir) finit en taule après une tentative ratée de braquage à la voiture bélier. En cause : sa Clio boostée marchait trop bien, et elle a traversé tout le pâtée de maison ! Puisqu’il est si doué que ça, Charas (Ramzy Bedia) le sort de prison pour bosser pour lui. Il gère alors le garage d’une brigade anti-Gofast, pour gonfler leurs voitures et leur donner l’avantage nécessaire dans leur course à l’arrestation. Hélas, Charas découvre un jour une trop bonne piste, et il est abattu par un collègue véreux sous les yeux de Lino. Arrêté, puis en cavale, le pauvre n’a pas le choix. Il va devoir retrouver la voiture dans laquelle est toujours fichée la balle qui prouvera son innocence. Mais les ripoux ne vont pas rester les bras croisés…
Il faut croire que Netflix aime le cinéma d’action français qui en veut. Tant mieux. Même si ce n’est pas encore ça, La Terre et le Sang, et maintenant Balle perdue font espérer qu’on en verra plus, en plus ambitieux. Car le souci du présent film (si c’en est vraiment un), c’est qu’il fait ce qu’il peut avec ce qu’il a, c’est-à-dire pas beaucoup d’argent, mais des idées et de l’envie C’est un autre polar musclé, ponctuant son récit assez léger de scènes d’action « petit mais costaud ». Du moment que ça marche, je prends.
Balle perdue fera-t-il pousser des boules d’acier ?
Il s’agit du premier film de Guillaume Pierret (mais pas sa première réalisation). On sent que s’il en avait eu les moyens, Balle perdue aurait eu de très grosses cojones. Quand action il y a, elle est toujours lisible, brutale, et spectaculaire autant que son budget le permet. Le film comporte son lot de moments qui font sourire avec complicité, puisque répondant aux attentes du spectateur lambda. Bref, ça veut divertir avant tout.
Certains de ces passages sont étonnants, comme le fait que Lino se batte comme Jason Bourne face à dix keufs (l’une des meilleures scènes de Balle perdue). Mais on ricane de satisfaction quand il se prend pour McGyver, et change une vieille guimbarde en bolide à la Mad Max. Ajoutons que les têtes de casting, majoritairement, y croient assez pour convaincre, Alban Lenoir et Stefi Celma en tête.
Qu’on ne s’y trompe pas. Rayon spectacle, on est très loin des délires de Fast and Furious (heureusement), et encore quelques kilomètres derrière Le Transporteur et ses suites. Balle perdue se situe à peine au-dessus d’un téléfilm France 2. Mais il constitue un excellent tour de piste pour Guillaume Pierret, qui peut tester le moteur et dompter la bête. En clair : voici de belles promesses pour la suite, à condition de passer la seconde, puis la troisième… et de gagner la course.
LES + :
- Balle perdue est un nouvel espoir de voir le cinéma d’action français sortir la tête du sable.
- Un récit émaillé de petites idées ludiques (dans le scénario ou la mise en scène).
- Casting principal qui en veut et qui y croit.
LES – :
- On sent encore trop les limitations de budget malgré une mise en scène savante (ça ressemble à un téléfilm, et les voitures ne vont jamais « si » vite que ça).