Il y a beaucoup à dire sur The Nice Guys, le dernier effort de Shane Black, revenu à ses premières amours après avoir flirté avec le hors sujet chez Marvel (pour Iron Man 3, pas mauvais en tant que tel mais singeant son travail plus qu’autre chose). Pour ceux que le parallèle avec l’actualité américaine ennuie, on va se permettre de zapper et aller à l’essentiel : on se fend bien la pêche.
A plus d’un égard, The Nice Guys est un pot-pourri de la formule Shane Black. L’auteur verse tour à tour dans l’auto citation (avec son duo de losers magnifiques dans la lignée du Dernier Samaritain), le détournement (le plongeon dans la piscine de L’Arme Fatale 2 est délicieusement parodié) et la simple régurgitation (enquête sinueuse avec narration de film noir, pimentée par des dialogues hilarants). Changement de contexte mis à part (le film se déroule à la fin des seventies), on retrouve le plaisir jubilatoire qu’on avait à suivre le duo de Kiss Kiss Bang Bang, à l’époque Robert Downey Jr et Val Kilmer, et pour cause : c’est la même formule. Hollywood, le milieu du cinéma (ici porno), un trio improbable (un détective privé, un aspirant au titre et une jeune fille liée à l’un d’eux), le meurtre mystérieux d’une demoiselle, un duo de tueurs atypiques, des soirées coke, des situations absurdement drôles… Seule la conclusion moins magique que celle de KKBB fera preuve d’un cynisme surprenant mais pas tant dérangeant.
The Nice Guys, c’est… nice
Il faut avouer aussi que, au même titre que les chefs-d’œuvre précédents attribués au réalisateur d’Iron Man 3, le casting de The Nice Guys envoie du bois, surtout ses deux formidables contre-emplois : Ryan Gosling, qui malgré son éternelle paralysie faciale semble plus expressif que jamais, et Russell Crowe, énorme au sens propre comme au figuré (rassurez-moi : c’est une prothèse, hein ?). Si vous aimez les comédies noires et les duos imparables, foncez. En ces temps moroses de super héros en pleine crise existentielle, l’espace d’un film hors du temps, ça fait du bien de rire de tout.
LES + :
- Casting impayable.
- Ambiance groovy.
LES – :
- Un léger sentiment de redite dans la filmo de Shane Black.