Après un gros cliffhanger à la fin des Visiteurs 2 – Les Couloirs du Temps en 1998 (Les Visiteurs en Amérique n’étant qu’un gros sketch à part), on aurait pu s’attendre à ce que la franchise évolue rapidement et de manière intéressante, nos deux compères Godefroy et Jacquouille ayant atterri par erreur en pleine révolution française. Au lieu de cela, il nous fallut attendre vingt ans, ou plutôt revenir de plus de deux cents ans en arrière (surtout en matière de cinéma). Malgré ce gros bond dans le temps, Les Visiteurs 3, La Révolution débute directement après les événements du précédent. Pas d’inquiétude : le vieillissement sinistre des héros est rapidement expliqué par une malédiction due à leur voyage prolongé.
Cette fierté nationale a eu bien raison de ne pas se montrer à la presse ! Les dix premières minutes accumulent toutes les erreurs possibles en termes de mise en place (lents textes déroulants ou fixes résumant l’intrigue et le contexte de l’époque), de mise en scène (transitions et coupes douteuses) et de continuité (d’un coup, l’Enchanteur a une fille qui peut parler à nos héros à travers le temps). Nos régions ont du talent, mais ce serait bien de le montrer, des fois ! Rien ne fonctionne.
Le casting ?
Malgré les stars invitées (Dubosc, Lutz…) et de bonnes têtes injustement traitées (Pascal Nzonzi et la polémique de l’affiche), Clavier rejoue un gros Jacquouille demeuré et sans nuance, tandis que Jean Reno traverse le film avec l’œil éteint et la répartie limitée (« Certes… »).
Les décors ?
Ben, c’est la révolution. Le film d’époque. Nos chaines télé ne manquent pas d’ustensiles. Et à l’écran, ça donne quoi ? Mise en scène statique, montage à la serpe… Pas de doute, on regarde la télé. Celle d’il y a vingt ans.
L’intrigue de Les Visiteurs 3, La Révolution ?
On avait l’occasion de revenir sur une période décisive, intéressante et trouble de notre histoire, faire la mise en abîme du présent, évoquer l’évolution des préjugés… mais tout ça on s’en tape. Les figures historiques ? Des caricatures sans relief. Les enjeux ? Du vent. Godefroy jure de remettre le roi sur le trône (Montjoie !), mais laisse béton complètement à mi-film (imaginez Les Dents de la Mer, si aux trois quarts, quelqu’un disait : « On laisse tomber le requin et on va boire une mousse ? »). Les Visiteurs n’ont fait que passer dans le passé sans que rien ne se soit passé.
L’humour ?
Si vous aimez la merde, vous allez être servi. Robespierre fait caca, Jacquouille pète, Godefroy pue de la gueule et le boudin constipe. Voilà pour l’essentiel.
On veut bien croire que l’envie a été le seul moteur pour faire Les Visiteurs 3, La Révolution (surtout celle de se faire du fric), mais l’indécence a vraiment des limites ! C’est d’autant plus dommage que le périple s’achève au moment où cela devient curieusement intéressant et prometteur : Godefroy enfin réveillé jure de reprendre Montmirail des mains de… l’envahisseur nazi. Si cette fois, il tient ses promesses (ainsi que l’équipe du film), peut-être oubliera-t-on volontiers cette catastrophe qu’a été la révolution…
LES + :
- Euuuuuuuuuuuuuuuuh… Sylvie Testud, qui s’en sort mieux que les autres, peut-être ?
LES – :
- TOUT !