Écrire, ça ne s’improvise pas. Certes, c’est possible d’accoucher d’un ouvrage du premier coup et sans y revenir. Il suffit d’être un génie ou de n’en avoir rien à cirer du résultat. Pour ma part, n’étant ni un génie (restons humble) ni un cancre (soyons fier), je ne parviens pas à un résultat sans efforts. Surtout qu’à mes débuts, je n’y connaissais rien : ni en méthodologie, ni en plateformes dédiées, ni en illustration, etc. Et en parlant de méthodologie, la « méthode Peter Noria » s’est acquise au fil des ans et au prix de nombreux tâtonnements. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est particulière. Si vous voulez savoir, voici comment je fais pour écrire un livre auto-édité en 5 étapes.
1) Les idées : écrire un livre auto-édité à 60 %
Écrire un livre auto-édité, ça commence toujours comme ça : par des idées. Et souvent, vraiment pas beaucoup d’idées. Pour la Collection 120 (et généralement 98 % des histoires en cours de développement ici), cela commence par une phrase, un concept ou un pitch. Par exemple, pour Deadline, c’était : « un romancier a écrit un attentat sur l’Eurostar, et son travail a été volé par des terroristes ». Ce n’était pas beaucoup, mais c’était un début. On était alors en 2008. Le livre, lui, ne sortit qu’en 2014.
Avec Peter Noria, il ne faut pas se presser ! Une idée peut parfois prendre des années pour arriver à maturité. Entre-temps, au pitch viennent petit à petit se greffer d’autres idées, à mesure qu’elles me viennent. La phrase devient un traitement, puis le traitement un synopsis détaillé, auquel s’ajoutent parfois des dialogues entiers. Cela continue ainsi jusqu’à ce que 60 % de l’histoire soit réellement pensée. Souvent, cela peut prendre entre un et cinq ans ! Ce travail d’accumulation se fait généralement sur le document servant de base au futur livre « broché » (avant, je travaillais sur Microsoft Word ; depuis peu, toute la collection est passée sur Adobe Indesign).
2) Le visuel : une pause qui fait du bien
Quand je suis en train d’écrire un livre auto-édité, ça m’aide beaucoup d’avoir un visuel de couverture avant de continuer. Cela me permet de couper la monotonie de l’écriture, et en même temps, d’affiner mes idées pour la suite. Par exemple, avant de finaliser Max Force 3 et Veines Rouges, mettre au point les couvertures et les images du livre m’a permis d’avoir une vision plus claire sur l’identité visuelle à donner à l’histoire. Après tout, la Collection 120, c’est « le coin du film à lire ». Que serait une collection d’inspiration cinématographique sans rien pour guider l’imagination du lecteur ?
Evidemment, des fois, on tâtonne sans résultats probants, et on aboutit à des prototypes assez laids, mais qu’on garde quand même à but d’archives.
3) Les 40 % restants : le « vrai » boulot
Là, on improvise un peu, mais pas à l’aveuglette. On entre dans la véritable partie consistant à « écrire un livre auto-édité ». À ce stade, on sait d’où on part, ce qu’on traverse et où on va… mais à 60 % seulement. Les 40 % restants, généralement, représentent la partie qui coince, ce que je n’ai pas su inventer spontanément avant. Tant pis. Il ne faut pas hésiter à remplir les blancs avec ce qui me vient sur l’instant. Souvent, ce sont même les meilleures initiatives qui viennent au cours de ce processus gonflant, mais indispensable.
Par exemple, quand je finalisais Guerre Intérieure et Max Force 2, j’étais soulagé de voir que des impasses, dans lesquelles je me trouvais auparavant, avaient soudain trouvé leur solution. Il suffisait d’arrêter de stresser, de se poser, et laisser parler le clavier. Après un petit tri logique et les avoir retravaillées, les nouvelles idées avaient naturellement trouvé leur place, pour le meilleur. Jusqu’à présent, le pire auquel j’ai été confronté était sur Max Force 3, pour lequel j’avais eu le malheur d’avoir une idée « géniale » sur l’identité du méchant. Cela avait complètement chamboulé les révélations de l’histoire, et demandé une réécriture en profondeur. Le résultat en valait vraiment la peine, mais qu’est-ce que c’était pénible !
4) Relectures et corrections
Techniquement parlant, j’ai fini d’écrire un livre auto-édité. Maintenant, je dois le relire, le re-relire, et le re-re-relire, afin d’être sûr que tout va bien. Ou sinon, de savoir ce qui ne va pas. Et ça, je ne le devinerai pas forcément tout seul. Je ne suis pas un « auteur » au sens noble, amoureux de mes propres mots et intransigeant sur leur utilité absolue dans l’ouvrage. Je suis plutôt un conteur, partisan de ce qui marche avant tout.
Mon souhait premier est que l’histoire se suive et soit comprise avec le minimum d’effort et le maximum d’impact. C’est pourquoi je confie les relectures à un groupe d’amis solides (ils se reconnaîtront, j’espère) toujours prompts à me remonter ce qui les a gênés. Si un paragraphe supplémentaire ou son remaniement peut éclaircir une chose, ou s’il vaut mieux supprimer une phrase ou un trait d’humour déplacé, je ne fais pas de quartier. Pour ce qui concerne la correction stricte (orthographe, tournures), je laisse ce soin à l’Agence Fanny Cairon. Et jusqu’ici, ça marche.
5) Création de l’e-book
C’est bien beau, mais écrire un livre auto-édité, ça veut dire qu’à un moment, il faut le mettre en ligne. Heureusement, on peut le proposer aujourd’hui en format broché, et cette version est la première que j’ai préparée. Mais à la base, c’est un e-book qu’il faut envoyer. Pour l’obtenir, je préfère ne pas me hasarder à convertir mon document initial, et risquer une mise en page ou des erreurs auxquelles je ne peux rien.
Je copie-colle tout sur un logiciel dédié à la création d’e-book, et je passe en revue l’acceptation des styles et de la mise en page (pour plus d’infos sur les outils dont je me sers, il y a cet article). Je n’oublie pas de remplir les champs de métadonnées, indispensables, puis j’exporte le tout au format désiré. Si, malgré ma minutie, des soucis d’affichage sont constatés, ou si des erreurs empêchent l’upload sur les plateformes de vente, je fais les corrections nécessaires en Html ou Css, via le logiciel Calibre.
Voici comment, dans mon cas, écrire un livre auto-édité. Après tout cela, il ne reste plus que la promotion, et sur ce point, il y aurait un article entier à écrire. Peut-être que ce sera pour la prochaine fois. En attendant, si écrire un livre auto-édité vous intéresse, n’oubliez pas : ce qui compte, c’est de trouver votre façon de faire. C’est toujours celle qui fonctionnera le mieux.
Cet article a été écrit en collaboration avec l’Agence Fanny Cairon.