Je n’ai pas eu l’occasion de retourner au ciné, Netflix ne m’a pas inspiré et j’ai déjà beaucoup parlé de jeux vidéo. Alors à la place, je me suis dit que j’allais innover en parlant un peu d’auto-édition. Pour commencer cette nouvelle rubrique, j’ai pensé que ce serait instructif de parler de ma manière de procéder. Si certains se demandent, éventuellement, quels outils j’utilise à l’heure actuelle, et comment naissent les bébés de la Collection 120, voici de quoi vous éclairer.

Étape 1 : la rédaction

En général, un roman commence avec une idée qui tient en deux lignes sur un fichier .doc. À partir de ces lignes, je greffe au fil du temps (des semaines, des mois, parfois des années) d’autres idées, et même des dialogues entier m’ayant subitement été inspirés. Parfois, sur cette base, je rédige en une journée ce qui sera le traitement de l’histoire entière, mais dans ses grandes lignes. Puis, arrivé à environ 60 % de la rédaction (l’histoire est tracée, plusieurs dialogues sont figés, le découpage par chapitres est décidé), je laisse reposer le tout, parfois pendant des mois, voire des années.

Mais un jour, il faut se décider. Ma tête est un véritable fatras, j’ai donc beaucoup de fichiers Word sur mon PC. J’ai ainsi l’embarras du choix, et des fois, il est compliqué de choisir sur quoi se focaliser. Mais quand c’est décidé, j’entre dans la période « saoulante » de l’écriture. Car pour passer de 60 % à 100 %, il faut littéralement me forcer à bosser. Mais souvent, c’est pour la bonne cause. Certaines des meilleures idées de Max Force 3 ou Veines Rouges, par exemple, ont été improvisées durant cette période.

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Pour la version brochée du livre, ayant commencé sur Open Office, qui est gratuit, la rédaction finit également dessus. J’ai conçu depuis longtemps une trame « auto-édition », que j’applique à mon texte en cours d’écriture. Une fois prêt, il ne reste plus qu’à exporter en PDF (attention aux options de mise en page) pour pouvoir l’uploader sur Amazon.

Je pourrais transférer tout cela sur une trame Adobe InDesign (plus « pro »), mais disons que, pour le moment, je reste vieux-jeu. J’aime avoir mes marques et les conserver si rien ne s’y oppose.

Étape 2 : le transfert sur e-book

Tout le contenu du livre doit ensuite être porté en e-book, sinon, ce se ne serait pas de l’auto-édition. Plutôt que de convertir directement et paresseusement, je conçois mon e-book manuellement, en passant par un logiciel appelé Jutoh. J’y importe les chapitres du livre les uns après les autres, j’ajoute la couverture, j’édite les métadonnées, etc.

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J’ai trouvé ce logiciel il y a des années, et j’avais dû payer pour l’obtenir. Heureusement, il ne coûte pas cher. Il ne permettait pas grand chose à l’époque, mais il s’est constamment mis à jour avec les années. Au début, par exemple, en appliquant un nouveau style de texte, ce saligaud supprimait les styles de caractères (italique, gras, souligné), et je devais les réappliquer moi-même. Ou bien, il ne permettait pas encore d’insérer des images. Fort heureusement, ces soucis ont été corrigés. Son utilisation me semble même plus facile et rapide, mais peut-être ai-je pris l’habitude.

Il peut arriver que l’e-book généré ait un bug, à cause d’une erreur difficile à cerner. En général, le convertir sous un autre format peut corriger le problème. Des fois, il arrive aussi que ce problème soit lié aux métadonnées. Au lieu de rouvrir le fichier sous Jutoh, il m’est plus rapide de procéder aux modifications, y compris dans le corps de texte, à l’aide du logiciel Calibre.

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Encore une fois, pour de l’auto-édition, peut-être est-ce plus simple de passer via InDesign. Mais j’ai pris mes marques. Le changement viendra sûrement, il faut seulement m’en laisser le temps.

Étape 3 : la couverture

Concernant la couverture, c’est simple et cela ne surprendra personne. Je me sers d’Adobe Photoshop. Il faut noter que je ne suis pas du tout un expert en la matière, pas plus que je ne suis photographe. Comme pour l’auto-édition, j’ai appris en mettant les mains dans le cambouis. Mes montages résultent d’un long travail personnel, de recherches, de prototypes souvent laids et de ratages à répétition.

Concernant les images de base, j’ai deux solutions : me servir de photos personnelles, ou trouver sur Google des images libres de droit pour utilisation et retouche. À titre d’exemple, sur Veines Rouges, la jungle est une image libre pour réutilisation, mais l’enveloppe déchirée au premier plan est un photo prise par mes soins. Parfois, quand je tombe sur une photo vraiment belle mais sur laquelle j’ai des doutes, je prends contact avec le photographe et lui demande l’autorisation pour mon auto-édition.

Le même raisonnement s’applique aux polices. Si je tombe vraiment amoureux d’une police de texte trouvée sur Dafont.com, par exemple, j’essaie d’en acquérir l’autorisation en demandant ou en faisant un don. Mais autrement, il s’agit de polices normales (Impact, Courrier New, etc.) modifiées avec patience. Je pense surtout aux titres de Désordre Intérieur et ses suites, qui m’avaient demandé quelques heures de retouche.

Étape 4 : l’auto-édition

Enfin, il reste l’auto-édition proprement dite. Quand j’ai lancé la collection en 2014, je passais uniquement par Amazon et j’avais adhéré au programme KDP Select (permettant, entre autres, le partage de livres, et un règlement au nombre de pages lues). En outre, on ne pouvait pas encore proposer ses livres au format broché. L’année suivante, le service proposait enfin cette fonctionnalité, et il m’a fallu apprendre comment procéder (et concevoir une trame adaptée, dont j’ai parlé à l’étape 1). Concernant l’activation des DRM, j’ai choisi de ne pas y recourir. À notre époque, si quelqu’un veut pirater quelque chose, il y parvient de toute façon sans peine.

Des années après, je me suis désengagé de KDP Select, ce service impliquant une fidélité de 90 jours à la plate-forme, renouvelable tacitement. Je ne pouvais pas publier ailleurs, et ça m’ennuyait. C’est pourquoi, en 2019, je me suis désinscrit pour pouvoir également m’auto-publier sur Kobo.

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La mise en ligne est plus simple, mais pour proposer son livre au format broché, Amazon reste le meilleur choix pour le moment. Par contre, Kobo permet d’adhérer au programme de partage de livres sans engagement, et leur bibliothèque est aussi affichée sur le site de la Fnac (regardez). Ainsi, les possesseurs d’une liseuse autre que Kindle peuvent également lire et emprunter les livres de la Collection 120.

Voilà, en gros, comment naissent les romans de la collection. Comment ? « La communication, ça se passe comment ? » Haha, et bien ça… Ce sera peut-être pour la prochaine fois.

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