Les polars français, ce n’est pas ça qui manque. Les bons polars, c’est un peu plus délicat. Quant aux polars qui ont vocation de distraire et d’être efficaces à la fois, eh bien c’est encore plus difficile sans tomber dans le ridicule (heureusement qu’il y a Fred Cavayé pour ça). Braqueurs y arrive sans toutefois casser des briques. Il jouit d’une sécheresse de style efficace et d’une intrigue directe, bien structurée mais très peu développée, afin de fournir à l’ensemble sa pleine puissance d’impact en à peine 1h20.
Le revers, c’est que le métrage est vendu par ses affiches comme un actioner qui débourre, et il n’est bien sûr pas cela. Avec une histoire qui se résume à peu de choses (les braqueurs, suite à une maladresse, sont forcés à voler pour des dealers), celui qui sera venu se repaître de fusillades bruyantes et de rebondissements excitants se contentera de quelques échanges de coups de feu en caméra portée avec des dealers de banlieue. De ce côté-là, Antigang sorti l’année dernière faisait mieux. Toutefois, le film de Julien Leclercq n’est pas fait pour déconner, et on apprécie qu’il ne tombe pas dans le piège du film facilement divertissant ou au contraire tellement thésard qu’il en devient gonflant. Braqueurs ne cherche en plus jamais à porter un jugement sur le style de vie de ses protagonistes, cela dit tous affublés de tronches bien exploitées (Sami Bouajila, ou la tête de l’emploi).
Points noirs hélas, la prévisibilité des rebondissements et la difficulté de quelques acteurs à articuler durant leurs scènes. Allez, les gars ! Je sais que dans la vraie vie, on a parfois du mal, mais c’est du cinéma ! Vous pourriez parler plus fort, des fois.
LES + :
- Un casting avec des gueules qui font « vrai ».
- Quand ça tire, ça fait du bruit…
- Une intrigue qui ne filoute pas.
LES – :
- Un casting qui devrait parfois articuler davantage.
- … mais ça ne tire pas beaucoup.
- Une intrigue qui ne surprend pas.