Dans Blood and Truth, Ryan Marks, soldat d’élite, revient à Londres pour les funérailles de son père. C’était un puissant PDG et, occasionnellement, le patriarche d’une famille entière de sympathiques magouilleurs. Hélas, Tony Sharp, un concurrent lunatique, déboule juste après la veillée pour voler le business familial. Vous vous échappez rapidement avec votre mère et vos frangin et frangine, pour préparer la contre-attaque depuis votre repaire secret. Ç’a l’air plutôt simple et bateau, mais rapidement, l’histoire comme le jeu vont sérieusement faire monter les enchères, enchaîner les rebondissements, et imposer un spectacle immersif rappelant le meilleur du film d’action hollywoodien.
Ça faisait presque deux ans que j’avais oublié que je possédais un PSVR. C’était la faute à un catalogue qui ne m’impressionnait pas tant que ça alors. Personnellement, j’ai surtout approché et aimé Resident Evil VII, Until Dawn : Rush of Blood, Doom VFR et Farpoint. On le voit, c’est surtout du shoot. Mais quand je me suis renseigné à nouveau sur le sujet, j’ai été surpris. Loin de s’éloigner de la chose, les développeurs ont redoublé d’efforts. Ils proposent maintenant des expériences tenant de moins en moins de la démo et davantage d’une véritable expérience de jeu, et ce dans divers genres : plateformes, puzzle, FPS, course, et bien sûr, rail shooter. C’est encore le meilleur compromis à ce jour pour vraiment « jouer » en VR sans avoir la nausée. Et Blood and Truth en est un fier représentant.
Quand c’est la guerre, je fais la guerre !
Jouable uniquement avec le PSVR, Blood and Truth est une expérience grisante. Il commence plutôt calmement pendant ses deux premières heures de gameplay, certes. Mais c’est pour mieux planter le décor, le contexte et les personnages, tous bien interprétés. Entre-temps, vous aurez de petites phases de gameplay sympas vous demandant de buter des raclures, d’escalader des parois, de crocheter des portes et de poser du C4.
Le tout est bien sûr confortablement assisté, le temps de prendre le pli. Et le pli est vite pris tellement la reconnaissance des PS move a été travaillée. Évidemment, pour accomplir une action, il faut mimer l’action en question. Dans sa gestion de la chose, Blood and Truth éclate tout. Car même le truc le plus « simple » comme de ramper dans un conduit réclame qu’on fasse semblant d’y être. Imaginez-vous escalader la façade d’un immeuble en construction à la force de vos bras. Ou mieux : suspendu à une main au-dessus du vide et obligé de dégainer de l’autre pour buter des racailles. Le pied total pour tous les aspirants John McClane et les fans de James Bond.
Say hello to my little friends !
Niveau armement, variété et maniement vont de pair. Vous avez la possibilité de tenir une arme dans chaque main, et bon Dieu, vous avez le choix. Le jeu est très généreux en matière de joujoux. À vous de faire les combinaisons qui vous plaisent. Vous pouvez même tester constamment, votre chemin étant pavé de ressources. Par exemple, vous voulez tenir une mitraillette dans une main et un Magnum dans l’autre ? Ou deux shotguns à la fois ? Pourquoi ne pas garder une grenade dans une main et canarder de l’autre, en attendant le bon moment ?
En tout, vous pouvez garder deux flingues, chacun dans un hoslter fixé à votre ceinture, plus deux fusils croisés dans le dos. Pour vos armes de poing, portez la main à votre étui pour dégainer et rengainer comme un cowboy. Il suffit de passer la main par-dessus l’épaule pour saisir votre fusil ou pompeux et ratisser large. Et pour recharger, il n’y a qu’à piocher dans votre poche ventrale et mimer le geste. Vous pouvez le faire même en ayant les deux mains prises, ce qui aide grandement.
Vous pouvez aussi passer une arme d’une main à l’autre, ou encore prendre un fusil à deux mains pour plus de précision (l’usage du fusil sniper rappelle d’ailleurs Farpoint). Attention à ne pas perdre votre sang froid et à vous emmêler les pinceaux. Vos gestes doivent être un minimum précis, sinon vous pouvez ranger votre arme au lieu de recharger.
Je vais où je veux
Un gameplay aussi nerveux en VR ne marcherait pas dans un FPS pur jus. C’est probablement pour ça que Blood and Truth utilise des déplacements précalculés et une progression scénarisée. Mais contrairement à Until Dawn : Rush of Blood, vous n’êtes pas « littéralement » sur des rails. Vous progressez essentiellement à couvert, et vous pouvez choisir votre position d’une pression sur le bouton “Move” du contrôleur (du coup, il porte bien son nom). Les déplacements sont réalistes, contrairement à la téléportation que des jeux comme Doom VFR utilisent comme compromis. Enfin, des chemins alternatifs sont disponibles par endroits.
Blood and Truth ne m’a jamais provoqué une seule fois de malaise durant plus de deux heures non stop. De préférence, jouez-y assis dans un fauteuil articulé. Vous jouirez à la fois d’un confort de jeu et d’une mobilité suffisante, car vous risquez de rester branché un moment.
Blood and Truth, une démo qui démonte
Quelques années après le lancement du PSVR, on n’est plus à l’heure des démos techniques. Il est temps de faire de vrais jeux qui défoncent. Blood and Truth propulse progressivement le joueur dans son intrigue. Elle démarre (un peu trop ?) tranquillement pour installer les choses, vous donnant l’occasion de traverser des environnements travaillés, en faisant des « ouh » et des « ah » quand vient l’occasion de faire joujou avec le décor plutôt qu’avec des pétoires.
Mais plus les choses avancent, plus l’action prend le dessus, et la démo se transforme en défouloir orgiaque. Le jeu prend une ampleur certes espérée, mais plutôt inattendue comparé aux prémices. C’est comme si après une demi-heure, Le Parrain prenait un virage à 180° pour se transformer en épisode de James Bond. Mais c’est loin d’être un tort ! Parce que les « ouah » laissent la place à des « oh, la vache ! » à répétition. Jouer à Ryan Marks, c’est juste trippant, et puis voilà.
Par prudence, j’aurais pu me le faire offrir à Noël plutôt que de l’acheter, mais il était bon marché à l’approche des fêtes de fin d’année. Et pour le prix proposé, Blood and Truth est déjà largement rentabilisé. Beau, nerveux, jouissif, immersif, il limite en plus considérablement le motion sickness (en tout cas pour ma part). Si vous avez un PSVR et vous n’avez pas encore essayé, je ne peux que le recommander.
LES + :
- On s’habitue très vite aux gestes et aux commandes. On évolue dans Blood and Truth comme on respire.
- Un motion sickness très limité.
- Des armes et des combinaisons en veux-tu, en voilà.
- Une histoire qui va très loin dans les clichés, mais aussi dans les surprises et le spectaculaire.
- Sons et musiques sont un bonheur pour les oreilles.
LES – :
- On peut s’emmêler les pinceaux pendant les premiers pas, en changeant d’arme plutôt qu’en rechargeant, par exemple. Mais la précision est l’art de la guerre. On se sent donc méritant quand on finit par recharger et tirer comme un SAS.
- Comment j’ai pu le louper avant ? Il est sorti il y a 6 mois !