Fan de cinéma depuis mes cinq ans, rien ne m’orientait vers l’auto-édition, ni ne me tentait vraiment. Jusqu’à quasiment trente ans, je trouvais même que l’écriture était un travail long et fastidieux, malgré mes facilités dans ce domaine. Alors comment suis-je finalement devenu auteur auto-édité ? Et comment ai-je vécu mes premiers pas dans l’auto-édition ?
L’auto-édition, un choix tardif mais logique
Mes premiers pas dans l’auto-édition ne se sont pas faits “comme ça”. Sorti du Bac, je voulais faire du cinéma. Rétrospectivement, peu importait comment, je voulais raconter des histoires par l’image. J’ai donc passé quelques années en fac de cinéma (à Jussieu Paris VII), un temps passé surtout à acquérir ma sensibilité et saisir la théorie. Mais cette formation étant davantage pour thésards et théoriciens, il me fallut changer de voie. Plutôt que de passer à la technique (réalisation, montage, etc.), je me concentrai sur des études en art de la scène. À l’arrivée, je ne devins pas davantage acteur, cette spécialité n’étant toujours pas ce qui me correspondait. Mais, encore une fois, j’y développai la connaissance de ce métier.
Si je voulais raconter des histoires, il fallait que je les écrive moi-même. D’autant que mon plaisir à moi se trouvait dans les thrillers, l’action, l’aventure… Après mes formations, je me suis donc penché sur l’écriture scénaristique, en autodidacte. Au milieu des années 2000, le cinéma français peinait encore à rendre justice à mes genres de prédilection. Le cinéma américain entrait quant à lui dans son ère post-Jason Bourne, mais il ne fallait pas croire aux miracles. Je ne me ferais jamais lire là-bas. Malgré tout, j’écrivis, et aux alentours de 2008 naquirent les scénarios de Max Force, Deadline et Désordre Intérieur. Je l’ignorais encore, mais je venais de planter les graines de ce qui deviendrait la Collection 120.
Mes premiers pas avec Amazon
En 2014, je décidai enfin de faire mes premiers pas dans l’auto-édition. J’en avais plus qu’assez de ne pas partager mes histoires, et je me renseignai sur le sujet. Amazon était le choix le plus logique, car le plus accessible. Après avoir transformé mes scénarios en romans, je fus prêt à les publier sur KDP (Kindle Direct Publishing, le service d’Amazon) à partir de la rentrée 2014. KDP propose notamment des services comme l’exclusivité reconduite tacitement, et la rémunération au nombre de pages lues dans le cadre d’un emprunt virtuel. Cette exclusivité n’est en rien handicapante pour débuter, mais si vous voulez être lu, cela requiert un gros travail de communication auquel je n’étais pas encore préparé.
Bien entendu, la publication ne fut pas sans efforts ni patience. Je dus tout faire absolument tout seul. Il fallut concevoir la couverture, la 4e de couverture et même les méta-données de l’e-book. Je dus m’occuper patiemment des relectures, re-relectures, re-re-relectures, etc. Sans parler de la mise en page, qui requiert de comprendre et résoudre les problèmes de script ou de compatibilité, susceptibles de frapper votre livre numérique (plus de détails ici). Un an après mes premiers pas dans l’auto-édition, la plate-forme proposait enfin l’impression de livres à la demande. Afin de proposer un résultat de qualité, je devais donc également produire mes couvertures et romans sous un nouveau format.
La bibliothèque Amazon compte aujourd’hui huit romans de Peter Noria dans la Collection 120, tous en format numérique et broché (voir ici). J’en suis très fier.
Aujourd’hui et demain
Six ans après mes premiers pas dans l’auto-édition, mes ambitions et besoins ont changé. La Collection 120 dispose de son site web dédié, créé par l’Agence Fanny Cairon. Il est très important d’en avoir un, pour partager ses points de vue, ses passions et son travail. J’ai également renoncé à l’exclusivité sur Amazon, afin de pouvoir publier sous d’autres plate-formes, en l’occurrence et pour l’instant, Rakuten Kobo. Son usage est plus simple que sur Amazon, même s’il ne propose pas entièrement les mêmes services. En revanche, sa bibliothèque virtuelle est partagée sur le site de la Fnac, ce qui n’est pas rien. Mais encore une fois, vous n’aurez une bonne visibilité qu’avec une communication poussée et stratégique. C’est là qu’attendent les plus grands défis pour l’auteur auto-édité.
Il faut faire preuve de patience, et dompter l’angoisse de savoir si les livres seront lus ou pas, appréciés ou non. Est-ce qu’on les remarquera seulement ? Est-ce qu’on se moquera de vous, ou pire, vous fera des reproches sur la qualité, malgré votre investissement et votre solitude dans l’effort ? Car ni Amazon ni Kobo ou encore la Fnac ne croiront en vous. Par exemple, Amazon ne fournit son soutien qu’à des auteurs bien vendus et plusieurs fois commentés. Il faut donc déjà parvenir jusqu’à un tel palier.
Bref, tous les aboutissements jusqu’à présent ne sont qu’un commencement. La Collection 120 est une création de l’auto-édition qui, je l’espère, s’épanouira dans les années à venir. Prochaines étapes : multiplier les plate-formes, augmenter la visibilité, et inviter d’autres auteurs talentueux et motivés à y participer.
Cet article a été écrit en collaboration avec l’Agence Fanny Cairon.