avengers_endgameDans Avengers Endgame, c’est la fin du monde. Enfin, ça l’est à moitié, étant donné que Thanos a fait disparaître en un claquement de doigts la moitié des êtres vivants de l’univers, avant de partir planter des choux comme un papy. Rien à faire ? Certains Avengers refusent d’y croire, en particulier lorsqu’un certain Ant-Man refait surface avec une idée. Une idée tellement frappée que même Tony Stark, pas moins pépère que Thanos maintenant, refuse d’y participer. Et puis… Et puis finalement si, parce que, hé, chez Iron Man, quand on peut, on veut. La plus périlleuse mission commence alors pour nos héros : récupérer les pierres d’Infinité pour inverser le vœu destructeur de Thanos…

Il fallait s’y attendre : Avengers Endgame déçoit. Mais pas parce qu’il est mal calibré, mal pensé, mal écrit ou encore mal orienté par les choix de ses producteurs/dieux tout puissants, qui sont trop désireux de lancer des pistes pour la Phase 4 du MCU (ah, la blague Captain Marvel…). Non. Le film déçoit car il dépose le bilan de 10 ans d’aventures cinématographiques tantôt prévues, tantôt improvisées, et qui, bien que partant parfois dans tous les sens, parviennent à trouver une conclusion globale tout à fait satisfaisante et cohérente à cette entreprise démesurément ambitieuse, au moins autant que cette phrase d’une longueur abusive censée vous faire ressentir combien une personne normalement constituée est à la fois frustrée de l’avoir endurée aussi longtemps sans raison, mais tout de même soulagée d’arriver enfin au point final. Avengers Endgame déçoit comme ça. Il déçoit car on se dit « ça y est, on y est, ouf », et finalement, on n’a eu droit « qu’à ça ».

Alors qu’en terme d’ampleur (des moyens, de l’attente), Avengers Endgame se pose là, et sa maîtrise globale (technique et scénaristique) impose le respect. Les frères Russo confirment qu’ils savent ce qu’ils font et, en même temps, parviennent à surmonter la pression d’une fanbase à fond dans le délire, d’un univers immense et d’un studio tout puissant. C’est en fait à cause de cette pression que le film « déçoit » alors que, honnêtement, il est aussi bon que possible dans ces circonstances.

Avengers Endgame

Prépare-toi au retour des critiques dans 3… 2… 1…

« Let’s get this son of a b**** ! »

Avengers Infinity War finissait sur un cliffhanger spectaculaire et sinistre. Aller de l’avant ou inverser la machine, comment les Avengers survivants allaient-ils réagir ? Réponse sibylline : revenir en arrière pour aller de l’avant. Pour rendre honneur à ses 22 prédécesseurs justifiant son existence même, Avengers Endgame joue la carte de la redite et du fan service à fond, mais jamais stupidement ni n’importe comment. On vous laisse voir comment.

Mais caresser les fans dans le sens du poil comme pour les remercier est susceptible de décevoir, justement. Car même si son prétexte scénaristique est ma foi fort bien traité, et s’il ne manque pas de vraies bonnes surprises et blagues, Avengers Endgame souffre de défauts qui n’ont cessé de toujours plus ressortir dans les films précédents.

Avengers Endgame

Captain Marvel, aussi utile dans le film qu’un “ç” dans le mot surf…

Avengers Endgame, ou la routine habituelle

Pour commencer, le dernier acte du métrage n’est qu’un gloubiboulga de CGI aussi impressionnant qu’incompréhensible. TOUT LE MONDE s’en fout sur la gueule n’importe comment, dans un impressionnant dénouement guerrier, qui est sans doute bien découpé et monté, mais dont les points de vue et plans s’enchaînent brutalement. C’est impressionnant d’avoir toujours plus de monde et toujours plus d’effets, mais on a déjà donné. On a déjà eu Avengers 1, L’Ere d’Ultron et Infinity War. Une armée grouillante en images de synthèse et un Thanos qui, pour le coup, rétro-pédale niveau puissance, ça ne fait pas monter l’adrénaline. Heureusement que les frères Russo se sont concentrés sur tout le reste, à savoir les personnages et la mise en scène, mais pas sans risquer quelques régressions ou raccourcis faciles (si vous êtes fan de Thor, par contre, attention les yeux, ça pique ^^).

Captain Marvel…

Au niveau des personnages, il fallait déjà jongler avec pas mal de monde dans Infinity War, et heureusement que certains ont dégagé momentanément. En revanche, on agite un gros carton rouge sous le nez de Captain Marvel, véritable deus ex machina dont la seule utilité (et faible temps de présence !) se résume à ça. Elle aurait été intégrée au chausse-pieds sous la pression du studio, contre l’avis des frères Russo, et cela se sent. Sa présence franchement gratuite enterre les promesses de Marvel de la voir jouer « un grand rôle » dans la lutte finale contre le Titan fou.

Fin de saison

Par contre, si on s’est attaché aux personnages et à leur cheminement, notamment les « vieux de la vieille », alors les réalisateurs ont surmonté avec talent un défi compliqué : offrir à certains une porte de sortie (ENFIN !) en concluant des arcs (romance, obsession, quête de soi) lancés depuis leurs premiers films respectifs. Ce qui déçoit finalement le plus avec Avengers Endgame, c’est qu’il ressemble bien à ce qu’il serait à la télé : la deuxième partie du final d’un show de 22 épisodes, quand le soufflé retombe après la baffe de fin de l’épisode 1 sur 2. Quand on en arrive là, qu’il y ait eu des hauts comme des bas, si on a aimé, on regrette que ce soit finalement terminé.

Avengers Endgame

“Je suis inévitable !” On en reparle après le film, vieux…

Le début de la fin

Malgré son roster hallucinant et sa préparation sur onze ans, Avengers Endgame ne fait pas date dans l’histoire du cinéma. Mais c’est l’entreprise tout entière qui l’a précédé, et à laquelle il met un point final, qui restera un bel exploit dans l’INDUSTRIE du cinéma. Il y a du bon, du moins bon, et des rendez-vous auxquels nous nous sommes habitués. Il y avait de quoi laisser de bons souvenirs à tout un chacun et des leçons à tirer. Personnellement, cela m’aurait très bien convenu que cela s’arrête là.

Dommage que Marvel ne se sente plus, et qu’ils ont décidé de nous inonder pendant encore 10 ans de productions toujours plus « avant-gardistes » (comme d’annoncer “le premier super héros LGBT”, comme si cela prévalait sur une bonne histoire, un bon réal ou même un bon personnage de base). Mais la formule et la fabrication, elles, ne nous surprennent plus depuis déjà un bail.

Bilan inévitable

Avengers Endgame, c’est bien la fin de TOUT. La fin d’un cycle appelé “Infinity Saga”, qui a compté pour deux ou trois générations de spectateurs. Elle aura eu son moment, sa hype et son impact. Malheureusement, c’est aussi la fin de tout, dans le sens où Marvel ne va pas s’arrêter là. À moins qu’on ne s’en lasse au point que le studio lâche l’affaire rapidement, la suite pourrait bien ternir l’empreinte laissée par cette « première saison ». Tant pis, on s’en souviendra comme d’un très bon moment.

LES + :

  • Les frères Russo assurent toujours.
  • L’accent mis sur les personnages au détriment du spectacle (devenu routinier).
  • C’est finiiii ! Ouaiiiiis !

LES – :

  • Captain Marvel ne sert franchement à rien.
  • “Ouaiiiiiis ! Encore PLUS de monde contre encore PLUS d’images de synthèse !” La bataille finale habituelle des Marvel, quoi.
  • C’est pas fini ?! Noooooooon !

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