Vous connaissez ces jeux sur lesquels vous avez bavé petit et n’aviez pas pu jouer ? Il n’est jamais trop tard pour se rattraper. Aujourd’hui, on rattrape 20 ans de retard en enchaînant tous les opus phares de la saga culte Halo. Du lourd, donc, mais aussi que du bon, dans cette première partie consacrée à la trilogie d’origine.
PS : j’ai découvert la série fin 2019 grâce à la Master Chief Collection sur Xbox One. Elle bénéficie de nombreuses mises à jour depuis son lancement accusé de bugs en 2014. Je fais également l’impasse sur le multi, pierre angulaire du succès de la série. Mais bon, en solo, il y a de quoi faire !
Halo, Combat Evolved : le saigneur de l’anneau
Vous êtes le Master Chief, aka Spartan John-117, un super soldat du futur. On vous réveille de cryo-sommeil tandis que votre croiseur s’approche du Halo, une gigantesque structure circulaire d’origine Forerunner (des extraterrestres disparus depuis longtemps). Vous avez traversé la galaxie jusqu’ici parce que les Covenants, une alliance d’aliens en guerre avec nous, comptent se servir du pouvoir de l’engin pour achever notre espèce.
Votre mission est le dernier espoir de l’Humanité, le reste de l’armée s’étant pris une déculottée juste avant. S’ensuivent une attaque des Covenants, le largage des nacelles de secours, votre crash sur Halo et l’exploration des lieux. Avec une miss Je-sais-tout plantée dans votre tête, l’IA Cortana, vous allez devoir fouiller Halo tout en corrigeant les envahisseurs à coups de crosse et de blaster.
Halo : Combat Evolved est sorti en 2001 sur Xbox, et il a un petit peu révolutionné le paysage du FPS sur consoles à l’époque. On comprend rapidement pourquoi le Master Chief est devenu aussi mythique que le Doom guy. Son environnement charmant, son armement varié, son gameplay stratégique, sa mythologie emballante, et enfin sa musique… Tout ça fait le charme de Halo : CE dès les premières minutes. Surtout dans sa version remaster ici présente, qui pète de mille feux.
Attention toutefois, la maniabilité est restée d’époque, et donc pré-Call of Duty. Si on veut apprécier le jeu, il faut perdre ses mauvaises habitudes, et désapprendre une disposition des boutons et un gameplay repiqués dans 80 % des FPS du nouveau millénaire. En clair, si vous alternez entre ça et le dernier Modern Warfare, vous allez vous planter souvent.
On explore beaucoup
Le charme des niveaux de Halo : CE provient du mix entre linéarité et liberté. Vous n’avez qu’un seul chemin, mais beaucoup de place. Au lieu de ressembler à des couloirs, les niveaux sont de gigantesques arènes offrant moult possibilités : allez-vous contourner l’adversaire ou l’engager frontalement ? Vous pouvez le faire à pieds, en jeep ou encore en véhicules ennemis, chaque bidule ayant sa propre maniabilité.
Vous pouvez aussi récupérer et alterner entre les armes humaines, à base de projectiles, et l’armement Covenant, à savoir lasers et autres bazookas à énergie. Suivant l’ennemi que vous rencontrez, un type d’arme est plus efficace que l’autre. À vous de voir si le blaster à aiguillons est plus approprié que le pompeux face à des boucliers… Ah oui, et vous avez à la fois un bouclier qui se régénère et des points de vie. Le meilleur des deux mondes, si vous voulez mon avis.
Du charme, il y en a aussi dans le design. Halo : CE est très coloré, limite joyeux malgré la gravité de la situation. Un coup, vous débarquez sur une plage tropicale, au ciel bleu traversé par la face opposée de Halo. L’instant d’après, vous arpentez les couloirs hi-tech et les salles cyclopéennes parsemant les sous-sols de l’anneau. Ce côté acidulé ravit l’œil, surtout dans le design des vaisseaux Covenants. En plus, en appuyant sur la touche Select, vous basculez immédiatement sur le rendu original du soft, cinématiques incluses ! De quoi se rendre compte en plein jeu des ajouts considérables de ce remaster.
Enfin, Halo : CE ne manque pas d’humour. La majeure partie des ennemis consiste en des nabots bossus prompts à s’enfuir quand vous leur tirez dessus, en criant : « PAS MOIIII ! ». Et quand les plus gros, les Élites, se retrouvent avec une grenade plasma collée aux fesses, ils gesticulent sur place en poussant un cri aussi désespéré qu’hilarant.
On déplore un peu
Par contre, Halo : CE n’est pas parfait. Il est extraordinairement plaisant, met en place un univers excitant et emballant, et sa BO est juste divine. Mais il est vieux et cela se ressent dans certaines choses :
- La rigidité du maniement. Par exemple, Master Chief ne peut pas courir. Ce n’est pas un mal, c’est juste daté. Mais c’est un remaster, pas un remake. Et entre ça et réviser la maniabilité d’origine, j’avoue être content d’avoir pu expérimenter Halo : CE de la sorte.
- La répétitivité de plusieurs passages. Déjà, des environnements se ressemblent entre certaines missions (surtout les sous-sols de Halo). Mais plusieurs moments vous font en plus parcourir des kilomètres en sens inverse une fois une mission remplie. Difficile de juger si c’est de la paresse ou une erreur de jugement de la part des développeurs.
- Le Flood. Ces ennemis découverts tard dans la campagne sont le type de nuisibles qu’on a appris à détester dans un FPS. Ils sont nombreux, cons, suicidaires, et réclament souvent de la chance plutôt que de la jugeote pour s’en sortir.
- La fin. Après une campagne qui a ses failles mais surtout des qualités, Halo : CE se conclut par l’une des plus horribles expériences de ma vie ! D’abord, dans une arène où il faut survivre au Flood en tentant d’accomplir quatre fois (!) un exploit de précision. Puis, en vous faisant traverser un interminable couloir biscornu à bord du Warthog, la pire savonnette sur roues qu’on ait jamais vue. Douleur, souffrance, cauchemar… Je n’ai pas ressenti telle retombée d’enthousiasme depuis la fin de Red Faction.
Qu’importe ces couacs. Halo : CE a vraiment été fun et mémorable. Et c’était loin d’être terminé.
Halo 2 : on va la faire, cette guerre
Le Halo a été détruit. Tandis que John-117 est décoré pour ses exploits, le commandant Élite responsable de la débâcle Covenant est disgracié. Quand les aliens attaquent cette fois la Terre, Master Chief se lance dans la bataille. De son côté, le commandant humilié se voit donner une nouvelle chance par l’autorité suprême des Covenants, et devient l’Arbiter, une espèce de guerrier saint. Les deux champions vont finalement s’affronter sur un nouveau Halo, découvrant des vérités et des enjeux bien plus grands que ce qu’ils s’imaginaient.
Sorti sur Xbox en 2004, Halo 2, c’est Halo : CE en mieux, même s’il est un poil plus linéaire dans son jeu et confus dans son histoire. Aussi, on ne dispose plus de points de vie, seulement d’un bouclier qui se régénère (encore un truc récurrent des FPS du futur). Mais avec cet opus, la saga gagne en envergure, notamment grâce au fait que vous alternez vos missions entre John-117 et l’Arbiter. Ce dernier amène un vent de fraîcheur via ses environnements et son gameplay (il peut provisoirement se rendre invisible). Master Chief est quant à lui plus badass, grâce à des cutscenes hyper héroïques et l’ajout de nouvelles pétoires, dont on peut tenir certaines dans chaque main. Et bien sûr, on rencontre de nouvelles menaces comme le Scarab, un tank Covenant gigantissime, qui ne demande qu’à se faire dégommer avec style.
Le remaster du jeu permet de magnifier le tout, non seulement in game, mais aussi grâce à l’ajout de cinématiques à tomber raide (exception faite de l’intro, qui tease inutilement le déprimant Halo 5). Ajoutez un cliffhanger à la fin, et il est impossible d’attendre pour lancer Halo 3.
Halo 3 : on va la gagner, cette guerre
Master Chief s’écrase sur Terre sans nacelle ni airbag. Toujours guilleret, il fait équipe avec l’Arbiter pour rattraper et arrêter le Prophète de la Vérité. Le chef suprême des Covenants a l’intention d’activer les Halo et de vaporiser toute vie dans la galaxie. Destination : l’Arche, hyper-structure en forme de coupole, à la fois origine et plate-forme de contrôle de tous les anneaux de la Voie lactée. C’est là que se tiendra le combat final contre les Covenants, mais aussi contre le Flood, qui n’a pas l’intention de se laisser dératiser.
Halo 3 est sorti sur Xbox 360 en 2007. Après que Halo 2 m’ait donné l’impression d’être plus linéaire que Combat Evolved, on retrouve davantage l’impression de (relative) liberté de l’original. Les environnements sont grands, surtout une fois arrivé sur l’Arche. Vous pouvez porter deux armes différentes dans chaque main. De nouveaux bonus font leur apparition, notamment des boucliers statiques aux propriétés variées.
Vous avez deux fois plus de véhicules à votre disposition et quasiment jamais deux fois le même objectif. Tantôt le champ de bataille est plus horizontal que vertical, et inversement. Tantôt vous avez le contrôle d’un certain type de véhicule, ou le choix parmi trois ou quatre à la fois, notamment quand il s’agit d’abattre un couple de Scarabs. Niveau gameplay, c’est donc tout bon, à part pour le retour du Flood, qui revendique sa place de plus grand emm***eur du jeu vidéo.
Le jeu se termine de manière faussement ouverte. Le Chef est mis au frigo tandis que la saga se clôt momentanément sur un sentiment de boucle bouclée. Bien joué. Halo 1, 2 et 3 forment ainsi un triptyque réjouissant et complet, et c’est plus que prometteur pour la suite. Une partie le confirmera, et le reste… un peu moins.