sans-un-bruit_poster.jpgDans un futur proche, un météore s’est écrasé sur Terre, amenant avec lui une nuée de sales bêtes très agressives. Le point fort de ces vacheries ? Elles sont ultra sensibles au bruit, et foncent sur tout ce qui crie, parle, couine, gémit, soupire, etc. Avec une société comme la nôtre, normal qu’on se soit fait exterminer en deux mois, à part quelques survivants bien organisés vivant à la campagne. C’est le cas des Abbott, couple avec trois deux enfants dont la vie maintenant dépend du moins de bruit qu’ils peuvent faire. Pas facile quand Madame est en cloque et que le premier incident malheureux attire l’attention des prédateurs de la région…

Sans un bruit n’est pas absolument parfait, mais il s’approprie les codes du film d’horreur et déroule son cahier des charges avec une minutie louable et un talent sans faille. Il s’agit du second long métrage réalisé par John Krasinski, M. Abbott dans le film et véritable mari d’Emily Blunt à la ville. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son précédent film, La Famille Hollar (comédie dramatique sortie en 2016) n’avait strictement rien à voir ! Chance du débutant ou non, la réussite du monsieur mérite d’être saluée.

Sans un bruit s’autorise un peu

A cause de son concept un peu trop exigeant, Sans un bruit semble parfois faire entorse à ce dernier (par exemple en faisant tantôt attention de marcher sur des feuilles mortes, puis plus tard non). Et dans les moments de tension, si les bestioles sont à ce point sensibles au bruit, il arrive des fois où le spectateur se dit que les héros ont trop de pot, à moins que leurs prédateurs soient finalement sourds… comme des pots. Mais le genre horreur est très permissif du moment que l’efficacité est là. Et elle est là, « mais ».

Sans un bruit

Tout appliqué soit-il, le seul vrai défaut de Sans un bruit réside dans son impeccable déroulé. En excellent élève, John Krasinski emprunte aux meilleurs, Shyamalan (celui des débuts) et Spielberg en tête (les saloperies à l’ouïe fine rappellent autant les raptors que Gremlins). En revanche, hormis un ou deux jump scares efficaces, le film ne parviendra jamais (après ses dix premières minutes du moins) à vraiment surprendre ni à faire grimper à fond le trouillomètre. Et c’est la faute de ces règles correctement assimilées et suivies, qui ne sauraient duper un spectateur habitué du genre.

Une série B méritante mais pas transcendante

Sans un bruit mérite le coup d’œil pour être un excellent divertissement, grâce à sa mise en scène, son concept et ses personnages. Mais aussi, c’est une interrogation sur les difficultés, les responsabilités voire la nécessité d’être parents dans un monde de moins en moins accueillant pour les prochaines générations, avec lesquelles il est devenu presque aussi difficile de communiquer que pour les personnages du film.

Certes, notre Terre n’est pas un tel cauchemar à vivre que dans le film, mais beaucoup de problèmes liés au rapport parents-enfants demeurent pertinents une fois déplacés dans la réalité (le deuil, l’autorité remise en question, la difficulté à échanger, etc.). C’est une autre habitude que Sans un bruit reprend très bien à son compte : transposer en les simplifiant (et en amplifiant leur évidence) les problèmes ou questionnements de notre temps.

LES + :

  • Une intro efficace.
  • Le film est un excellent élève, qui sait ce qu’il fait et le fait très bien.

LES – :

  • Une intro rarement égalée ensuite.
  • Le film ne surprendra presque jamais les spectateurs les plus habitués du genre.

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