Logan

2029. Les X-Men ne sont plus. Aucun mutant n’est venu au monde en vingt-cinq ans. Logan vieux et malade survit désormais à la frontière mexicaine en tant que chauffeur de limo, afin de payer les soins d’un Professeur X qui a perdu la boule depuis un bail. Malheureusement, une compagnie lugubre à la poursuite d’une jeune mutante de onze ans va bouleverser leur quotidien. La petite a besoin de protection pour rejoindre la frontière canadienne, où se trouverait un Eden pour les enfants comme elle. Et qui mieux que le mythique Wolverine pourrait l’y emmener (presque) saine et sauve ?

On nous avait prévenu : Logan serait le dernier opus de la saga X-Men où le mutant griffu serait joué par Hugh Jackman. C’est tout de même dommage de se dire que c’est vers la fin que la Fox, avec le peu de licences Marvel en sa possession, se met à sortir des sentiers battus. Après un Deadpool provocateur, sale et violent, c’est au tour de son rival Wolverine de casser l’image établie par la marque (et non son image de marque). Sauf que cette fois, c’est du sérieux.

Votre Logan, vous l’aimez bien saignant ?

Tout le monde ou presque est unanime, et à raison : Logan est le meilleur opus de la trilogie dédiée au personnage mais également une promesse tenue, du moins dans sa grande majorité. Attention, hein, le dernier film de James Mangold n’est pas le Citizen Kane des comic book movies, encore moins l’adaptation littérale de la bédé Old Man Logan (déjà très, très glauque). En revanche, il est tout le contraire du précédent essai du réalisateur. Intrigue sans queue ni tête, Japon pour touristes et acrobaties de cirque laissent la place à un monde crépusculaire, une histoire qui file droit et une violence à deux doigts du hardcore (la gamine distribue des gnons autant qu’elle en mange).

Ce film-ci ne fait pas de fioritures ni de concessions : sang qui gicle, membres coupés, hommes, femmes et enfants, personne n’est épargné. Logan est bel et bien classé R, et pas seulement pour se faire de la pub mais pour respecter la bestialité du personnage. Même le Professeur X jure pour la première fois, et il s’en donne à cœur joie !

Autre bonne nouvelle, ce troisième opus signe bien la fin de la saga X-Men dans son ensemble, et il le fait correctement. Alors apprécions cette prise de position et laissons à la Fox le soin de la rebooter à l’envie et n’importe comment, voire de signer, à l’instar de Sony, un deal juteux avec Marvel pour que les mutants se joignent aux Avengers.

Un peu de B avec ça ?

Forcément, la vie n’est pas parfaite. Le rythme est en dents de scie et si l’histoire suit certes un seul chemin, elle emprunte à pas mal de registres. On passe du western traditionnel à Mad Max (le temps d’une chouette poursuite dans le désert), en passant par de gros relents d’Universal Soldier, le tout calé entre deux saynètes en voiture ou autour d’une table façon « cinéma indépendant ». Mais ces moments bienvenus permettent de développer davantage les personnages, même si ces derniers, pas trop caricaturaux, ne cassent pas non plus des briques. Au moins, l’attente entre deux scènes d’action modestes permet d’en décupler l’impact.

Bilan positif donc, tant pour le personnage que pour la série. Et Hugh Jackman s’autorise une sortie en beauté pour un héros qui, pendant dix-sept ans maintenant, lui aura sacrément collé à la peau.

LES + :

  • Logan est tout ce que Wolverine n’a pas su être : sombre, violent et carré.
  • Une conclusion en bonne et due forme.

LES – :

  • Peut-être trop de moments de calme.

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