FF8_bannerDans Fast & Furious 8, une méga hackeuse insaisissable nommée Cipher (Charlize Theron) vient à Cuba perturber la lune de miel de Dominic Toretto (Vin Diesel). La belle estime le malabar redevable envers elle et connaît sur lui un sombre secret qui va le faire rebasculer du mauvais côté de la légalité. Dom va donc aller faire les courses pour la miss, avec à la clé un dispositif pouvant déclencher la 3e Guerre Mondiale. Pour récupérer leur ami et contrer les plans de Cipher, Hobbs (The Rock) et la Famille vont avoir besoin de toute l’aide possible, anciens partenaires (Mr Nobody/Kurt Russell) comme ennemis (Deckard Shaw/Jason Statham)…

On manquera toujours de pages pour dire combien je vomis Fast & furious 7. Scénario je-m’en-foutiste, sous-intrigues en roue libre, gâchis de talents (dont Jason Statham)… Mais aussi fan service abusé, réalisation en pilotage automatique et recyclage d’une formule qui semblait avoir atteint ses limites. Il y avait en plus de quoi s’inquiéter de la toute puissance d’un Vin producteur. Il s’égarait un peu trop dans ses interviews comme dans ses rôles à l’écran. Sans oublier la place plus importante qui lui serait allouée depuis le triste départ de sa co-star Paul Walker…

Con comme la lune

Eh bien traitez-moi de bipolaire mais cet opus 8 (déjà !?), qui va pourtant encore plus loin que son grand-frère dans le spectacle nawak, s’avère en fait jouissif et orgiaque au plus haut point. J’entends au loin hurler « WTF, bro ? » Certes, The Fate of the Furious (arf) continue à exploiter toujours plus le thème de la famille, à creuser la bromance entre les fortes têtes de son casting, à agrandir davantage la bande jusqu’à user de ressorts dramatiques dignes d’un soap opera (cf. le « secret » de Dom/Vin Diesel), et à faire revenir absolument (presque) toutes les têtes des films précédents, quitte à contredire la logique ou le bon sens.

Oui mais… contrairement au précédent volet, sa connerie assumée n’est cette fois pas pointée du doigt par le non-sens de son intrigue, dont le double fil rouge est ici tenu du début à la fin : Dom devient « rogue » et une méchante hackeuse veut dominer le monde, point barre. C’est bon, envoyez la sauce ! Et niveau sauce, les auteurs redoublent d’efforts pour nous surprendre (notamment les passages à New York et en Russie, complètement fous).

Trop “fast & furious”, mais bon…

C’est vrai qu’il y a des ombres au tableau. Il y a tous les points cités plus haut, plus une facilité narrative tutoyant le nanar. Mais ces tares viennent d’une mythologie en place depuis le premier film en 2001. Et à l’époque, on misait beaucoup plus sur la beauferie de supermarché, la fraternité pour les nuls et le bling-bling pour boutonneux (« Trop bien, le tuniiiing ! » grognaient mes voisins de classe il y a quinze ans).

La valeur ajoutée depuis le temps, ce sont un esprit serial un peu casse-gueule mais réjouissant. On nous fait croire ici que cet opus est lié aux deux précédents ? Mais bien sûr. Les rapports de force sont plutôt bien équilibrés. L’humour est bovin, à base de concentré de punchlines débiles (« Je vais t’enfoncer les dents si profond que tu seras obligé de te les brosser par le c** ! »). Les morceaux de bravoure ne sont pas forcément bien filmés mais absolument jamais vus. Sauf dans l’esprit d’un gosse de 9 ans clashant ses tutures dans sa chambre, son jardin, sa baignoire… Même Vin en mode « trouble » laisse respirer ses co-stars mastars The Rock et Statham. Ils ont ainsi le temps d’exister qui leur avait été volé dans le volume précédent. Et on en a pour son argent.

J’ai donc honte de le dire. Moi qui m’attendais à le basher, c’est la triste vérité. En matière de réunion de famille super attendue et de blockbuster à formule spectaculaire, décérébré, décomplexé, assumé et maîtrisé, Fast & Furious 8 fait mieux aujourd’hui que Expendables, tous les James Bond et le catalogue Marvel réunis. Par contre, il serait probablement temps d’arrêter. Sinon, Dom et sa clique vont partir dans l’espace affronter une invasion alien. Comment ? Deux autres films en préparation ? Et m****.

LES + :

  • Un film qui ne répète pas les erreurs de son grand-frère et qui s’applique même à les corriger.
  • Si vous aimez The Rock et Statham, vous allez adorer.
  • Ça va tellement loin qu’on a l’impression de voir le climax jubilatoire de la série entière.
  • Des idées tellement folles que même moi j’aurais bien voulu les avoir. >_<

LES – :

  • Certains défauts de la franchise persistent (fan service excessif, drame facile, Tyrese Gibson…).
  • La fin laisse sur sa faim… car ce n’est pas la fin, justement. >_<

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